Voilà de toute évidence l'un des meilleurs groupes de rock actuel et ce, malgré leur dernier album particulièrement décevant.
C'est parti :

Ils ont à peine 20 ans lors de la sortie de leur 1er album I Should Coco  en 94, et celui-ci reflète complètement la fougue de leur âge ; frais, un peu punk, plein d'humour. A ce demander d'ailleurs comment le lien avec la Brit pop a pu être fait si ce n'est par le single "Alright", qui fleur bon la nostalgie. Gros succès donc à sa sortie, jamais on aura autant parlé d'eux.

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Dès le 2e album, In It For The Money (vous noterez la dédicace à Zappa) qui sort en 97, une ambiance plus sombre apparaît et les morceaux, même s'ils sont encore pêchus et pop s'avèrent plus complexes. Déjà, on y ressent les influences, toujours présentes aujourd'hui chez eux, de la musique psychédélique, du funk et du glam. Du coup, même si l'album marche bien en Angleterre, déjà, chez nous, le groupe retourne presque dans l'anonymat. D'autant qu'il ne comporte pas de tubes immédiat...

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Le 4e album de 2002, Life on Other Planets, retrouve la gaieté d'antan et des tubes à en faire pâlir plus d'un. Bref, tout pour en faire l'album de l'année, d'autant qu'ils sont maintenant 4 avec l'arrivée définitive du clavieriste (frère du chanteur). Mais, malgré sa qualité indéniable, la déception du précédent semble ne pas aider celui-ci à les faire revenir sur le devant de la scène - bien que la France a l'air de les redécouvrir enfin - et fini même par être encore moins bien vendu. S'il ne fallait en garder, ce serait celui-là.

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Malheureusement, l'enregistrement du 5e album voit les problèmes se cumuler ; décés de la mère des deux frères, départ de leur studio habituel pour la construction d'un nouveau en France à Rouen, sortie retardée, rumeur de séparation. Bref, quand enfin, Road to Rouen  sort en 2005, c'est le flop total. Aucun des singles n'a de succès et ce malgré les critiques (toujours très fidèles). L'album, très court est aussi sombre qu'habité d'une profondeur sans précédent. Tout y est très refléchi - à part le mortel jam central - et très mature. Album magnifique mais incompri, trop folk pour les fans et les néophytes. Dommage car on y gagne des perles comme "St Petersburg" ou encore "Low C"

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Et voilà le p'tit dernier... C'est sûr, les échecs successifs n'aident pas forcément à rebondir, pourtant au vu de la promo, le groupe avait l'air convaincu d'avoir réalisé une perle et même les critiques avait suivi. C'est certain, ils ont compris que le folk ne vendait pas (dommage pour nous) et on branché les guitares. Mélange voulu de glam et de grunge, l'album est sensé nous faire pogoter. Hélas, si les 2 singles sont appréciables (mais pas transcendant), le reste de l'album est un ratage. Tout est noyé dans des riffs rageurs mais peu inspirés, la voix reconnaissable entre toutes de Gaz se perd. Aucune nuance dans cet album alors qu'ils pouvaient jusqu'à présent se vanter de méler rock et subtilité. Peut-être est-ce dû à l'abandon de l'aspect funky. Qui sait...
Vivement le prochain qu'on puisse oublier celui-là !

Bref écoutez, c'est bon pour la santé ! Même si, comme l'homéopathie, c'est pas remboursé par la Sécu !

N°5 : THE MABUSES Mabused

Et voilà le p'tit dernier !
Cinq c'est toujours difficile et c'est pourquoi l'exercice est intéressant et amusant. Autant un top ten réussirait logiquement à regrouper les indispensables albums de rock de l'année, autant le top five oblige a faire un tri douloureux. Alors avant de parler du fameux n°5, j'vais citer les 5/6 albums qui ont rater le podium : Mugiboogie de Mugison, Replica Sun Machine de The Shortwave Set, Dig Out Your Soul d'Oasis (oui oui, mais j'en reparlerais sûrement un de ces jours), Directions To see a Ghost de The Black Angels, Oracular Spectacular de MGMT et aussi Vampire Weekend de Vampire Weekend.

Alors les Mabuses maintenant. En voilà un groupe qu'on avait oublié ! Eux aussi ont eu leur - petite - heure de gloire dans la 1ère moitié des 90's dans un mélange électro-intello-psyché.
Aujourd'hui, ils reviennent avec un album où seul l'électro a disparu. C'est certain, ils ont crée un univers joyeusement dingue et clairement poétique. Et comme ils sont très doués, on passe volontiers d'un tube beatlesien, à des collages expérimentaux tout en passant par de la musique classique sortie tout droit d'une BO de film ou du psychédélisme anglais.
Bref, il y a de tout. C'est intelligent et foutraque. Drôle et généreux.
En un mot "génial". Alors c'est le moment de les faire connaître !

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N°4 : ALELA DIANE The Pirate's Gospel

Depuis 5 ans, de jeunes folkeuses talentueuses, on en découvre tous les jours à notre plus grand bonheur. Cette année fut particulièrement productive en la matière et faire le tri n'est pas chose aisée tant le genre folk puise son inspiration à diverses époques et donc dans des styles variés.
"Un exemple ! Un exemple !", criez-vous.
D'accord, d'accord. Et bien écoutez successivement Bob Dylan, Suzanne Vega, Nick Drake et pourquoi pas Devendra Banhart et vous allez comprendre.
Mais revenons à nos moutons. Si on devait n'en garder qu'une cette année (et peut-être même sur les 5 dernières années), ce serait assurément Alela Diane.
Muni d'une voix très inhabituelle, grave et nasillarde, elle se situe plutôt dans le folk des racines ; très roots, limite bluesy. Epurée dans l'orchestration, la production est aux petits oignons avec toujours ce qu'il faut quand il faut. Aucune faute de goût ne vient tâcher l'oeuvre. Si parfois l'album pourrait sonner comme une succession de complaintes, il ne souffre pourtant pas d'essoufflement ; les chansons sont très courtes et l'on y trouve un bon nombre de perles telles que "My Tired Feet" ou encore la chanson titre.
On peut par contre s'inquiéter un peu pour la suite car comment réitérer l'excellence de cet album si caractéristique ? Comment évoluer tant cela ne ressemble à rien d'autre ?
Mais aujourd'hui, ne nous inquiétons pas pour demain, nous avons là un magnifique 1er album à déguster avec le thé !

Bref écoutez, c'est bon pour la santé ! Même si, comme l'homéopathie, c'est pas remboursé par la Sécu !

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N°3 : WOLF PARADE At Mount Zoomer



Le Canada est à la mode en ce moment grâce à l'apparition de très bons groupes et artistes ; de Feist aux excellents Arcade Fire entre autres. Et bien, comme on est chanceux, voilà un groupe peu connu qui nous sort un 2e album fulgurant.
On le sent dès la première écoute, les Wolf Parade sont les p'tits frères d'Arcade Fire ; même fougue, même chant passionné. Ceci-dit, ils ne puisent pas leur inspiration dans la même gamelle. Wolf Parade vivent avec leur temps. Et vivre avec son temps aujourd'hui, c'est regarder en arrière ! D'abord chez Bowie qui, lui aussi est très à la mode cette année, et bien-sûr dans un revival eighties de rigueur.
J'entends qu'on crie à la redondance ! Que nenni les amishs, là où MGMT, pourtant excellent, nous offre un album moitié génial moitié banal, eux jouent l'homogénéité.
Ici, rien à jeter et bien qu'il n'y ait pas un titre - ou presque - "tubesque", on se laisse imprégner par leur force de la première à la dernière note. Aucun ennui même lorsqu'ils partent dans le rock progressif et planant.
A découvrir de toute urgence !

Bref écoutez, c'est bon pour la santé ! Même si, comme l'homéopathie, c'est pas remboursé par la Sécu !

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N°2 : PORTISHEAD Third

Bon, Portishead n'est pas inconnu du tout, mais à l'ère où il est de bon ton de se reformer pour une tournée et rarement pour un album, Portishead (pas officiellement séparé il est vrai) ose un retour douze ans après leur excellent second album éponyme avec les deux et en ne brossant pas du tout dans le sens du poil.
Il faut le dire tout de suite, les amateurs de "Glory Box" ou autres tubes Trip Hop en seront pour leurs frais car ici les fantômes du passé sont presque totalement absents. Seul sur deux morceaux - les moins bons, ironie du sort - on retrouve leur patte, mais globalement, on est dans un nouvel univers.
Glauque toujours malgré tout, ici, on touche à l'expérimentation, au Krautrock (si si!) ou encore au psychédélisme. Cassures de rythme, longues envolées de claviers, mélodies très très minimalistes et surtout la voix de Beth Gibbons qui est devenue un instrument à part entière et donc utilisé comme tel. Bref à priori rien de très séduisant au 1er abord. Et pourtant, vous auriez tort de sortir le cd de la platine après une unique écoute car Third est une bombe à retardement. Complexe certes, mais éminemment poétique, dérangeante, profonde. C'est une œuvre cohérente avec une introduction, un dénouement, des rebondissements (une ballade folk incroyable), du suspense et un final évidement énorme.
Et puis surtout il y a "The Rip". Chanson parfaite par excellence qui semble résumer à elle seule l'intégralité de l'album ; un souffle, une rythmique industrielle, et une fin que je vous laisserai découvrir.

Bref écoutez, c'est bon pour la santé ! Même si, comme l'homéopathie, c'est pas remboursé par la Sécu !

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